CHARON Robert (1897-1997)                              Comité France Libre de Tahiti

Nos sincères remerciements à Laurent Laloup.

Mise à jour du 29 janvier 2020.

Robert CHARON est né au Havre le 13 avril 1897.

Ancien de la Grande guerre, il servit comme capotal au 2e Régiment du Génie.

De profession commerçant, il réside en 1920  impasse DIeppedalle au Havre puis au 114 rue de Tourneville en 1921.

Dès 1934 il effectue des séjours à Tahiti, entrecoupés de séjour en France, à Juvisy sur Orge puis à Rouen.

Il s'établit à Papeete en 1939 où il s'engage dans la France Libre en septembre 1940.

Il fit  partie des Fondateurs du Comité France Libre de Tahiti dans un contexte très particulier que relate le récit "Tahiti 1940' de Emile de Curton pulié dans la Société des océanistes :

 

"Le 4 août 1941, le Général de Gaulle télégraphiait de Beyrouth au conseil de Défense de l’Empire à Londres : « La mission du Gouverneur Général Brunot au Pacifique était une inspection administrative, mais il n’avait aucune qualité pour enfermer un gouverneur nommé par moi et surtout pour prendre sa place sans autorisation de ma part. »
Cependant, le 16 juin 1941, « agissant en vertu des pleins pouvoirs à lui délégués par le chef des Français Libres » Brunot avait placé en état d’arrestation le Gouverneur de Curton et ses principaux collaborateurs.
Détenus au secret en local militaire, puis transférés en août dans un camp d’internement édifié à leur intention, ils ne seraient libérés qu’en octobre après l’arrivée à Papeete des bâtiments F.N.F.L. Triomphant, Chevreuil et Cap des Palmes.

 

Bravant la terreur que faisait régner à Papeete le « plénipotentiaire du chef des Français libres », avec l’aide d’un adjudant qu’il avait promu au commandement des troupes de la Colonie, (des dizaines de personnalités, ralliées ou non ralliées, françaises et anglaises, étaient emprisonnées, internées ou déportées, les consuls de Grande-Bretagne et de Belgique placés en résidence forcée, trois membres de l’ex-gouvernement provisoire déchus de leur mandat de maire ou de conseiller privé), le 2 septembre 1941, premier anniversaire du ralliement des E.F.O. à la France Libre, les membres libres du Comité, au nom de leurs camarades incarcérés par l’envoyé spécial du Général de Gaulle, ont déposé une gerbe au monument aux morts de Papeete ».

Au pied du monument et de gauche à droite : Pouvanaa a Oopa, Davio fils, Terii a Tepa, Alfred Poroi, Robert CHARON, Édouard Ahnne, Loulou Spitz, Georges Bambridge, Elie Juventin, Marcel Frogier, Philibert Montarron

 

Robert CHARON a été président de la Ligue de la France Libre de 1942 à 1948, de la section locale de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) de 1939 à 1949 et le consul honoraire de Norvège en Polynésie française, ainsi que délégué à l'Assemblée consultative provisoire d'Alger de 1943 à 1944.

 

La fille de Robert CHARON , Roberte,  se maria en 1950 à Paris à  Jacques (René) Lafleur (Nouméa, 20 novembre 1932 - Gold Coast, Queensland, Australie, 4 décembre 2010), chef d'entreprise et homme politique, député de la Nouvelle-Calédonie de 1978 à 2007, président de l'Assemblée de la Province Sud de 1989 à 2004, président fondateur du RPCR de 1978 à 2005 et du RPC de 1977 à 1978 et de 2008 à 2010, signataire de l'accord de Matignon de 1988 et de l'accord de Nouméa de 1998. 

 

Notice résumée du fonds d'Archives de Valentin Thomas conservé aux Archives départementales de Vendée :

 

"18 juin (1945) : Valentin pavoise pour le 5e anniversaire de l'appel du général de Gaulle. 19 juin : il reçoit Robert CHARON  de Tahiti, conseiller privé du gouvernement, président de la France libre de Papeete, à l'origine de l'antenne tahitienne du HAD* (p. 21586-21591). Valentin insiste sur la clandestinité du HAD et souhaite que cela perdure ; il conseille à Charon de le citer plutôt comme membre de "Cohors Asturies" (de la France combattante), de "Libération-Nord" ou de "Patriam Recuperare" (p. 21590-21591) et fustige au passage tous les profiteurs et affabulateurs qui crient leurs faits de résistance".

* HAD : Hier, Aujourd'hui, Demain, structure  de la franc-maçonnerie mise au service de la Résistance.

Robert CHARON est décédé a Havre à presque cent ans, le 14 février 1997.

Croix de Guerre avec palmes, Médaillé de la Résistance, Chevalier de la Légion d'Honneur.

Ressources

 

 

 

Dossier administratif de résistant au SHD de Vincennes : GR 16 P 121564

 

Fiche matricule aux Archives départementales des Yvelines Lien

 

Livre d'Or des Français Libres Lien 

 

Cote 198 J 61 -  Archives départementales de Vendée

Vol. 68, [Un peu de philosophie (suite) ] : 1 lettre (n° 327) du 2 septembre 1945, pages 21546-22140, suivie de tables (numérisées).

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