BOLIFRAUD François Marie (1917-1942)     1ère DFL    Compagnon de la Libération             Mort pour la France

13 Demi-Brigade de Légion Etrangère

Crédit photo : Ordre de la Libération

Mis à jour le 5 janvier 2023

Nés à Paris, François Bolifraud et son jeune frère Philippe furent scolarisés au Lycée de Garçons du Havre (François 1er aujourd'hui). François y poursuit sa scolarité entre 1929 et 1933 jusqu'à l'obtention de son Bac philo.  François et Philippe sont Morts pour la France durant la seconde guerre mondiale et leurs noms figurent sur le Monument aux morts du Lycée François 1er. (nos remerciements à  Madame Pillet, Proviseur du Lycée François 1er).

 

Discours de J.-F. MACHENAUD Maire de Chamarande le 11 novembre 1945 

Parmi tant de Héros tombés en désert Lybien, tous dignes de l'admiration et de la reconnaissance de la Patrie, certains appartenaient à son élite intellectuelle et étaient de ceux sur qui la France devait compter pour y choisir ses chefs de demain.

Au premier rang d'entre-eux se trouvait le lieutenant François BOLIFRAUD.

A 16 ans, il avait obtenu ses deux baccalauréats avec mention bien. Trois ans plus tard, il était licencié en droit avec la mention très bien et lauréat de la Faculté de Grenoble. En même temps il se consacrait, avec une généreuse ardeur et sa foi chrétienne, à l'étude des questions sociales, fréquentant les milieux populaires qu'il aimait et dont il était aimé parce qu'il savait les comprendre et les guider.

Animé d'un ardent patriotisme et convaincu de la noblesse du rôle de celui qui commande, il devançait l'appel à 19 ans comme élève aspirant, ayant été classé le plus jeune de sa promotion.

Six mois plus tard, il devenait sous-lieutenant et c'est comme lieutenant qu'il part en campagne le 2 septembre 1939.

Il se bat, avec éclat, en Norvège, mais la situation en Belgique et en France devient critique et le corps expéditionnaire doit être rembarqué.

Après différents détours, il arrive en Angleterre et choisit de continuer la lutte dans la résistance.

Avec la Légion Étrangère, le lieutenant François BOLIFAUD part pour l'Égypte, pour la Lybie, pour Bir-Hakeim.

Avec elle, il a vécu six mois dans ce secteur inhospitalier, prenant part à toutes les opérations jusqu'à la défense de ce plateau désormais célèbre.

Ils avaient reçu l'ordre de tenir dix jours, pour permettre l'arrivée des renforts britanniques ; ils résistèrent seize jours d'un dur calvaire, par une chaleur torride, sans eau et sans ravitaillement, encerclés.

C'est lors d'une sortie de vive force qu'effectuèrent les survivants et au cours d'un violent corps à corps, que fut mortellement frappé François BOLIFRAUD "nature ardente et généreuse s'il en fut" selon les propres paroles du Général Koenig.

C'est là que mourut ce jeune officier, seul, dans la nuit très noire, pendant que, peu à peu, le combat s'éloignait. C'est là que, six mois après, son corps fut retrouvé et pieusement inhumé sous une croix de bois parmi ceux de ses hommes qui tombèrent avec lui.

Avec eux, il repose dans l'immense paix silencieuse du désert.

Le 7 août 1943, à Casablanca, en présence des goumiers rendant les honneurs, le Général de Gaulle reconnut François BOLIFRAUD comme un de ses compagnons pour la Libération de la France "dans l'Honneur et par la Victoire", en même temps qu'il remettait à la vaillante mère de ce héros la Croix de la Libération décernée à titre posthume.

BIOGRAPHIE DE L'ORDRE DE LA LIBERATION

François Bolifraud est né le 5 février 1917, à Paris. Son père est Conseiller-maître à la Cour des Comptes.

Bachelier à 16 ans, il fait des études de Droit et, après sa licence, se consacre aux questions sociales dans les milieux populaires de Grenoble.

Elève officier de réserve, il devance l'appel et fait un stage à Saint-Maixent. Il sort sous-lieutenant au 6ème Bataillon de Chasseurs Alpins (6ème BCA) à Grenoble.

 

Au moment de la déclaration de guerre, il est mobilisé comme lieutenant au 12ème BCA. D'avril à juin 1940, il prend part à l'expédition de Norvège (Narvik) comme chef de section.

Blessé au cours d'une attaque, il demeure à son poste et obtient une citation à l'ordre de l'Armée.

 

Evacué avec le corps expéditionnaire vers la France, François Bolifraud débarque à Lorient le 16 juin 1940 avant d'être de nouveau évacué vers l'Angleterre où il choisit de s'engager dans les Forces Françaises Libres.

 

D'abord affecté au Bataillon de Chasseurs au camp de Camberley comme instructeur, il est envoyé en Afrique à l'été 1941 ; il est de nouveau blessé devant Freetown, en Sierra Leone, lorsque le bateau qui le transporte est torpillé.

 

Uniformes  n°71 : 1940, les Chasseurs de la France libre

Via Laurent Laloup (Livre Ouvert des FFL)

 

 Affecté comme lieutenant à la 13ème Demi-Brigade de Légion Etrangère (13ème DBLE) il prend part à la campagne de Libye avec la 1ère Brigade du général Koenig.

Chef de section au 2ème Bataillon de Légion Etrangère, il est volontaire pour toutes les missions.

Au cours du siège de Bir-Hakeim, dans le désert de Libye, il va chercher, en pleine nuit, un convoi de ravitaillement et parvient à le ramener dans la position encerclée.

 

François Bolifraud trouve la mort au cours de la sortie de vive force de la position de Bir-Hakeim, dans la nuit du 10 au 11 juin 1942.

Après la guerre, le corps de François Bolifraud a été inhumé à Chamarande dans l'Essonne.

 

Le général de Gaulle remettra sa Croix de la Libération à sa mère, le 7 août 1943 à Casablanca.

Philippe Bolifraud, son frère, sous-lieutenant à la Légion, sera tué lui aussi, à l'âge de 23 ans, pendant la bataille d'Alsace le 23 janvier 1945.

 

• Chevalier de la Légion d'Honneur

• Compagnon de la Libération - décret du 18 janvier 1946

• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)

 

 

 

Sépulture des Frères Bolifraud à Chamarande (91)

SOURCES

 

Site de l'Ordre de la Libération

 

Dossier GR 16 P 689 50 non consulté  (Shd de Vincennes) 

 

Livre ouvert des Français Libres