Nos remerciements au Musée de tradition des fusiliers marins et commandos - Révisions : le 21 décembre 2021: remerciements à David Portier et Isabelle Duhamel - le 2& février 2022 : remerciements à Hillary Sutton (page 2)
Copyright Marie-France Couepel- Autin
Musée de traditions des fusiliers marins et commandos
Né au Havre le 23 juillet 1922, Pierre TANNIOU quitte la France le 30 mars 1940 en embarquant à Saint Nazaire comme stewart sur le Champlain.
Débarqué à New-York le 12 avril 1940, il est ensuite, par les soins de la Compagnie Transatlantique, embarqué sur le Normandie comme aide-cuisinier.
Soupçonné de vouloir rejoindre les Forces du Général de Gaulle et de ce fait, menacé d'emprisonnement, il quitte le Normandie.
Le curé de la paroisse française de New York lui fournit des subsides et le 5 octobre, par les soins du consul britannique, il embarque à Newport-News, sur le cargo hollandais Salabangka.
Il débarque à Glasgow le 28 décembre où le service de l'immigration le fait accompagner le jour même à Londres. Il fut alors interrogé par l'Intelligence Service et le 2e Bureau.
Son engagement dans les Forces Navales Françaises Libres est pris en compte à partir de juillet 1940. (source : GR 28 P 2 269)
Après sa formation sur le Courbet, il sert ensuite dans la Marine de guerre sur le contre-torpilleur Léopard avant d’intégrer la 1ère Compagnie de Fusiliers marins commandos en janvier 1942.
A partir du 17 janvier 1942, Philippe Kieffer qui entraîne au camp d’Old Dean, près de Camberley, un premier noyau de 16 membres décrit ainsi Pierre TANNIOU dans son livre "Béret vert", « pâle, mince, taciturne mais doué de grande ténacité ».
Stage commando à Achnacarry (28 avril - 20 mai 1942)
Pierre Tanniou est à droite dans la barque
Copyright : Fonds Yves Meudal - Musée de tradition des fusiliers marins et commandos
Pierre TANNIOU, reconnaissable en raison de ses lunettes, apparaît dans ce film muet à 1'02 :
19 AOUT 1942, LE RAID SUR DIEPPE
La 1ère compagnie de fusiliers marins commandos a 17 mois d’existence en 1942 et attend toujours d’être engagée : Le raid sur Dieppe va être le baptême du feu pour un petit groupe d’entre eux. La représentation française est fournie : un officier des équipages, le lieutenant Francis Vourc’h, trois officiers mariniers et onze quartiers-maîtres et matelots quittent le Pays de Galles pour participer à l’opération.
Divisés en trois groupes, ils doivent renforcer les troupes canadiennes qui attaquent au centre, et deux opérations des commandos britanniques chargés d’attaquer les batteries d’artillerie côtière.
Pierre TANNIOU et cinq hommes aux ordres du Lieutenant Vourc'h font partie de ce groupe. Pris sous le feu des tirs violents, ils ne pourront malheureusement pas débarquer .
Le 28 novembre 1942, le contre-amiral Auboynneau témoigna sa sastisfaction aux 7 commandos de ce groupe "pour leur belle attitude au feu" .
EATSBOURNE, 1943
En mai 1943, Eastbourne sur la côte sud de l’Angleterre, fut choisi pour accueillir les commandos français. La Compagnie de Fusiliers Marins commandos avait maintenant atteint l’effectif d’un bataillon et, le 8 octobre 1943, elle devient officiellement le 1er Bataillon de Fusiliers Marins commandos (1er BFMC).
Pierre TANNIOU figure sur cette photographie issue des Archives de Henri Fercocq, prise le 8 octobre 1943 à Eastbourne, en présence de l'Amiral Thierry d'Argenlieu et du commandant Philippe Kieffer.
Sur ce cliché figurent également les Havrais Marcel Niel et Pierre Quere.
Pierre Tanniou 4e de gauche à droite - Col. Fercoq/ Famille Fercocq
JUIN 44, LE DEBARQUEMENT DE NORMANDIE
Pierre TANNIOU participe avec le 1er BFMC au Débarquement du 6 juin 1944 à Ouistreham, au sein de la Troop 1 du n° 4 Commando.
Les barges arrivèrent face à La Brèche, le 6 juin au matin, vers 7h25. Le lieutenant-colonel Dawson laissa aux 177 hommes du 1er BFMC la primeur de toucher le sol français, dont près e 10 % des effectifs sont originaires du Havre : Bernard Beux, Jean Bouilly, Robert Boulanger, Marcel Derrien, Marcel Fromager, Jacques Guyader, Henri Le Chaponnier, Maurice Le Floch, Yves Meudal, Marcel Niel, Pierre Quéré, Marcel Raulin, Georges Ropert, Pierre Tanniou, Eugène Troyard et Michel Vincent.
Tous réussissent à remonter la plage et, lors de la prise du casino de Ouistreham par la Troop 1, Marcel RAULIN témoigne :
" Munis de foulards jaunes que nous agitons de temps à autre pour être reconnus des autres, nous avançons par bonds successifs, comme à l'entraînement. Toujours en tête, Louis s'élance, et saute dans un énorme trou de bombe.
Nous l'imitons ; Autin, Allain puis TANNIOU passent...".
Durant la campagne de Normandie, le 16 août 1944, l’ensemble du N° 4 commando marche sur Bavent, rejoint la 1st Special Brigade à Goustrainville le 19 août au soir, et anéantit le lendemain un point de résistance au lieudit l’Epine, près de Dozulé dans le Calvados.
Au cours de cette opération, Pierre TANNIOU et Marcel Niel, blessés, doivent être évacués et hospitalisés.
HIVER 44, LA CAMPAGNE DES PAYS-BAS
Pierre TANNIOU devait enfin en novembre 1944 participer à la campagne des Pays-Bas au cours de laquelle il se joint avec ses camarades à la prise de Flessingue et de l'île de Walcheren.
En juin 1945, le quartier-maître Pierre TANNIOU fut cité à l’Ordre de la Division.
Après la guerre, Pierre TANNIOU dut être amputé des deux jambes et va connaître la plus grande misère.
Lorsqu'il décède au Havre le 4 mai 1985, il est sur le point d'être inhumé dans une fosse commune.
Le 6 juin 2017, le Commando Léon Gautier témoigna
des circonstances dans lesquelles la solidarité des commandos le sauva de ce triste sort.
Pierre TANNIOU repose aujourd'hui au cimetière de Ranville, près de l'église.
Source : Françaislibres.net
Le quartier-maître fusilier Pierre TANNIOU a été homologué FFL et était titulaire de la carte CVR (1971).
Distinctions : Médaille de la Résistance française (1947) - Croix de guerre avec étoile d'argent.
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