Nos remerciements à Madame Claudie Saliou-Le Goff, fille de Jean Saliou.
Né au Havre le 18 janvier 1920, Jean Saliou est élève au Lycée de Garçons du Havre (François 1er), de 1932 à 1937 (6e à seconde).
En juin 1940, il prépare l'examen de lieutenant au long cours à l'Ecole d'hydrographie de Paimpol alors que les Allemands tiennent Saint-Brieuc...
« Le 17, vers 11 h, mon père qui était Pilote au Havre a téléphoné à l’amiral Pacé, directeur de l’Ecole. C’est cet appel qui a tout déclenché. Il voulait sauver les bateaux-pilotes du Havre avant l’arrivée des Allemands. Il me demandait aussi de partir à bord de l’Albert-Faroult ».
Le jeune homme embarque comme canotier sur le bateau-pilote, entraînant avec lui François Flohic, qui deviendra amiral et premier aide de camp du général de Gaulle.
Un autre jeune élève originaire du Havre embarque sur le Faroult : René GOURVIL.
L'Albert Faroult, bateau pilote de Seine
(copyright Claudie Saliou-Le Gall)
En Grande-Bretagne, Jean SALIOU est admis à la 1ère session de l’Ecole navale anglaise (Royal Naval College Dartmouth) et en sort aspirant le 1er janvier 1941.
Un autre Havrais sortira promus du RNCD : René GOURVIL.
Jean SALIOU navigue durant neuf mois sur diverses unités de la Royal Navy et le 1er octobre 1941, nommé enseigne de vaisseau de 2e cl., il s’engage dans les Forces Navales Françaises Libres.
Royal Naval College de Dartmouth 1940
(copyright Claudie Saliou-Le Goff)
Jean Saliou, élève au Royal Naval College Dartmouth.
(Copyright Claudie Saliou-Le Goff)
La Délégation du Souvenir des Marins de la France Libre reçue au Royal Naval College de Dartmouth en septembre 2017
Jean SALIOU participe à la Bataille de l’Atlantique sur les corvettes Renoncule et Commandant Detroyat.
Le 9 juillet 1943, alors que le Commandant Detroyat escorte un convoi sur la côte africaine, deux terribles explosions secouent la mer : un sous-marin vient de torpiller le Manchester Citizen et le paquebot De La Salle. Quelques instants plus tard, le paquebot reçoit une seconde torpille – le coup de grâce... Parmi les naufragés, Michel Malbert, qui flottait dans le mazout, reconnut la voix de son ami Jean Saliou, officier de manœuvre à bord du Détroyat, qui réussit à le ramener à bord. Le Commandant Detroyat parvint à sauver 300 rescapés de cette tragédie.
Sauvetage des passagers du De La Salle (copyright Claudie Saliou-Le Goff)
Promu enseigne de vaisseau de 1ère cl., Jean SALIOU est nommé sur sa demande au 1er Régiment de Fusiliers Marins avec lequel il combat durant la Campagne d’Italie.
Il est grièvement blessé le 13 mai 1944 à San Andréa, lors de la bataille du Garigliano.
Après une longue convalescence, il embarque en décembre 1944 sur l’aviso Commandant Dominé jusqu’en juillet 1945 puis sur le Béarn et enfin, sur le porte-avions Arromanches.
Jean Saliou porte le casque enfoncé par un éclat d'obus lors de la campagne d'Italie (copyright Claudie Saliou-Le Goff)
Il quitte le service actif le 1er décembre 1947 puis entame une nouvelle carrière comme second capitaine à la Compagnie Générale Transatlantique puis à la Compagnie des Pétroles. Il entre au Pilotage de la Seine en 1950 où il exerce pendant vingt ans, jusqu’en 1970.
Jean SALIOU est décédé le 8 février 1999 à Carantec (Finistère)
Jean Saliou, Pilote de Seine à Villequier
(copyright Claudie Saliou-Le Goff)
Ses décorations : Officier de la Légion d’honneur - Commandeur de l’ordre national du Mérite - Croix de guerre 1939-1945 avec 3 citations - Chevalier du Mérite maritime
Le Pilotage reçoit la Croix de Guerre. Jean Saliou, qui représente le Pilotage, serre la main du Président Coty.
(Copyright Claudie Saliou-Le Gall)
Panneau représentant les FNFL sortis officiers du RNC de Dartmouth entre 1940 et 1944, offert par la Délégation du Souvenir des Marins de la France Libre au Commandant Woodward de l'Ecole Navale. Septembre 2017.
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