Copyright Marianne Binet
Nos remerciements à : Madame Marianne Binet et Monsieur Antoine Rufenacht, à David Portier (Afpsas) et Anthony Le Brazidec
Mise à jour septembre 2021 : nos remerciements à Monsieur Bruno Lozano, Conseiller municipal délégué auprès du Maire du Havre, chargé des anciens combattants, pour la communication du livre intitulé "Pierre." (édition familiale, 2017) qui lui avait été offert par Monsieur Antoine Rufenacht.
Pierre RUFENACHT est né au Havre le 22 juin 1924.
Il poursuit ses études au Lycée de garçons (François 1er) en classe de seconde avant d'être scolarisé en 1941-1942, à Toulouse, à 40 kilomètres du village de Leyrac où s’étaient réfugiés ses grands-parents maternels au moment de l’exode et où il venait passer ses vacances.
Dans cette famille très anglophile où l’on parlait indifféremment l’anglais et le français, on écoutait l’émission de Radio Londres « Les Français parlent aux Français ». Pierre savait que son oncle, François Thierry-Mieg, prisonnier évadé par l'URSS, avait rejoint Londres en septembre 1941 et il avait eu l'occasion de rencontrer Emmanuel d'Harcourt, agent du BCRA débarqué près de Narbonne en août 1942, lorsqu'il fut hébergé quelques jours à Leyrac chez ses grand-parents Kronheimer. Sans doute fu-il très impressionné - et influencé - par cette rencontre ? Mais nul n’avait été averti du projet du jeune homme avant que ses grand-parents ne reçoivent ce télégramme laconique, un peu provocateur et doté d’un solide sens de l’humour :
« Me suis engagé dans la LVF ».
SIX MOIS DE TRIBULATIONS D'UN JEUNE FRANCAIS EN ESPAGNE
Famille Rufenacht - "Pierre."
Le 18 décembre 1942, Pierre, 18 ans, part en camion de la gare routière de Toulouse vers Perpignan, puis gagne Sorède. Sa famille ignore toujours dans quelles circonstances il réussit à trouver une filière de passage... Il franchit les Pyrénées avec un guide, puis, avec l’aide d’un passeur, la frontière espagnole, après une quinzaine d’heures de marche. Mais il est arrêté par la police, le 20 décembre, alors qu’il tentait de gagner Barcelone en train.
Entre temps il avait détruit ses papiers d'identité et se fit alors passer pour un britannique, "Peter Reynolds".
Il est emprisonné un mois durant au Centro Penitenciario de Hombres de Barcelone, dit aussi "Carcel Modelo" où il passe sa pemière nuit avec 24 autres détenus, dans une cellule de 4 m sur 3. La faim est bien présente... même si de temps à autre, les "Britanniques" reçoivent des colis du consulat qu'ils partagent avec les autres Français.
Famille Rufenacht - "Pierre."
Famille Rufenacht - "Pierre."
Deux petits carnets cartonnés à spirale vont recueillir les récits de son passage des Pyrénées, ses mois d'emprisonnement en Espagne, son embarquement à Gibraltar puis sa formation en Angleterre jusqu'à la veille de son parachutage en Bretagne en juin 1944...
Famille Rufenacht - "Pierre."
Il est ensuite transféré le 14 janvier 1943 à la prison de Saragosse, puis il évite miraculeusement le camp de Miranda - qui est plein ! - et se retrouve dans diverses résidences surveillées dont le régime est nettement allégé : Irun, Fuenterrabia, Deva, et enfin Madrid, le 12 avril.
C'est à cette période qu' il apprend que son cousin germain Philippe REINHART a, lui aussi, réussi à franchir les Pyrénées, le 8 février, en compagnie d'Emmanuel d'Harcourt.
Pierre entre enfin en contact avec l'Ambassade de France où il se rend régulièrement, mais l'attente d'un visa s'éternise...
Il note dans son carnet le 20 mai que cela fait exactement cinq mois qu'il est arrivé en Espagne.
Et le 25 mai : " visa vient de m'être refusé par les Espagnols. C'est à devenir fou à lier. J'en ai assez, par-dessus la tête de ces iméciles d'Espagnols. Quand pourrai-je donc partir ? ".
Photographié au centre avec deux de ses camarades dans un studio d'Irun
Famille Rufenacht - "Pierre."
Pierre embarque enfin le jour de ses 19 ans, le 22 juin 1943, à bord du Highland Princess à Gibraltar, à destination de Greenock, avant-port de Glasgow. La traversée dure six jours et connaît deux alertes aériennes dont une attaque de chasseurs allemands. Il arrive le 29 juin à Londres puis il rejoint le quartier de Camberwell avant d'être interrogé à la Patriotic School par la Royal Air Force et la Marine, "dernière claustration avant la liberté". Cet interrogatoire visait à vérifier l'identité des candidats et leurs motivations.
Famille Rufenacht - "Pierre."
Libéré de la Patriotic School, Pierre signe enfin son engagement dans les Forces Françaises Libres à Pembroke Garden (Londres) le 19 juillet 1943 et déjeune ce jour là avec François Thierry-Mieg. Il hésite entre l'école des Cadets et la formation de Commandos, mais son désir d'entrer au plus tôt dans le combat l'incite à choisir l'Infanterie de l'Air et la formation plus courte de parachutiste.
Archives A. Rufenacht
GRANDE-BRETAGNE : UN AN DE PREPARATION AU COMBAT
Famille Rufenacht - "Pierre."
Pierre va alors passer dans différents camps en Angleterre en commençant par celui de Camberley. Il aura l'occasion de retrouver son cousin Philippe, de revoir son oncle François Thierry-Mieg et de déjeuner avec son cousin Claude Raoul-Duval, pilote de chasse engagé dans la Royal Air Force, avant que ne commence son entrainement militaire à la Cie d'infanterie de l'Air en août 1943.
Famille Rufenacht - "Pierre."
L'entrainement physique est continuel et la rapidité y tient une place prépondérante car les futurs parachutistes devront se déplacer plus rapidement que l'ennemi. Ils s'entrainent également au saut, au rythme hurlé par les instructeurs : Action - Section - Go !, à la réception et au roulé-boulé au sol.
Le 1er septembre, Pierre et Philippe rejoignent Harwick Hall, à 300 kilomètres de Londres. Là, les conditions de l'entrainement se durcissent sous la direction d'instructeurs britanniques : culture physique, cross-country, traversées de rivières et longues marches avec les armes et les équipements. Il s'agit de parcourir onze kilomètres en une heure. Ceux qui ne tiennent pas le coup sont éliminés... Et bien sur, le maniement des armes - fusil, pistolet mitrailleur, fusil mitrailleur - mais aussi l'emploi de grenades offensives et défensives, la manipulation d'explosifs et le tir de mortier.
Après ces quinze jours d'entrainement intense à Hardwick, Pierre est sélectionné pour la formation de saut qui se déroule à la Parachute Training School à Ringway, l'aéroport civil de Manchester.
Dans cette grande plaine balayée par le vent de mer, les accidents sont fréquents : chutes en torche, fractures et entorses. Les sauts se font d'abord d'un ballon retenu par un treuil retenu à un cable à 600 mètres du sol puis d'un bombardier Whinley surnommé le "cercueil volant" ou d'un quadrimoteur Stirling.
Le brevet de parachutiste s'obtient après 8 sauts réglementaires, deux à partir d'un ballon captif et six à bord d'un avion dont un effectué de nuit.
Breveté parachutiste le 20 septembre 1943 avec le matricule 35.954, le caporal Pierre Rufenacht intègre le 1er Bataillon d’Infanterie de l’Air (BIA), formé en juillet 1943, qui sera renommé 4e Bataillon d’Infanterie de l’Air le 1er novembre, sous la direction de Pierre Bourgoin.
Puis c'est le retour à Camberley au sud-ouest de Londres.
Insigne et devise SAS : "qui ose gagne" - Wikipédia
Pierre. Famille Rufenacht
Les Bataillons d'Infanterie de l'Air ont rejoint en décembre 1943 leurs homologues britanniques et belges au sein de la brigade SAS de l'Army air corps. Le 1er avril 1944, lorsque le 4e BIA devient administrativement le 2e régiment de chasseurs parachutistes - mais pour le combat le 4e SAS- , sa préparation est pratiquement terminée, l’unité est prête à accomplir sa mission.
En vue de l'opération Overlord sur les côtes françaises, la 4e brigade SAS (Special Air Service) britannique commandée par le général Roddy Mc Leod est intégrée aux troupes aéroportées britanniques. Tous vont alors quitter Camberley pour effectuer un nouveau stage en Ecosse, au camp de Ceres à 48 km d'Edimbourg.
A l'issue d'un très rude stage dans des conditions climatiques difficiles, les bataillons sont organisés avec une trentaine d'officiers et environ 400 soldats.
Ils sont envoyés à la veille du Jour J au camp secret de Fairford dans le Gloucestershire, le camp du grand départ.
Ils se familiarisent avec les Stirling et s'entraînent à se placer, s'accrocher à la carlingue et à prévoir l'atterrisage forcé de l'avion.
Ce n'est que le 1er juin que les officiers apprennent par le commandant Bourgoin la teneur de leur mission : opérer en Bretagne pour couper les communications allemandes, prendre contact avec la Résistance et former les maquisards.
Avant de sauter en France les parachutistes reçoivent un matériel considérable contenu dans un gros sac : colt, cartouches, poignard américain, couteau de poche, carte d'itentité, cartes de France sur papier huilé, et de nombreux articles de secours en cas d'une éventuelle évasion : maillot de corps à "détricoter" pour en faire une corde, scie à métaux, boussole. En plus des armes, le sac contient des explosifs sous forme d'une matière plastique qui se malaxe facilement à la main.
Après s'être jeté dans le vide, l'homme délie la corde d'amarage au bout de laquelle le sac reste suspendu quelques mètres plus bas. Le chargement atteint le sol le premier en évitant à son propriétaire de tomber dessus, au risque de faire exploser les détonateurs qu'il contient. Cette disposition a aussi pour avantage de prévenir l'homme de la proximité du sol lorsqu'il atterit de nuit.
En outre, les parachutistes perçoivent un sac à dos imperméable contenant des jumelles, huit jours de vivres sous la forme d'un volume réduit : extrait de chocolat, biscuits, farine d'avoine comprimée faite pour être mâchée à froid ; des médicaments de première urgence, filet de camouflage, sac de couchage, munitions....
"Le poids du sac est rédhibitoire" témoignera un ancien SAS.
ENFIN LA FRANCE !
Famille Rufenacht - "Pierre."
Famille Rufenacht - "Pierre."
En juin 1944 lorsque les Alliés débarquent en Normandie, la Résistance participe donc à distance en Bretagne à l’opération avec le 4e SAS parachutistes, dans le cadre du 2e Régiment de Parachutistes (2e RCP).
Environ 500 paras sont largués en deux vagues avec pour objectif de maintenir en Bretagne les unités allemandes qui s'y trouvent pour les empêcher de rejoindre le front de Normandie.
En face, 40 000 Allemands, divisions d'infanterie et d'artillerie assurant la défense des côtes, des Waffen SS avec des Russes blancs particulièrement durs surnommés les Cosaques, ou encore la division d'infanterie de la Lufftwaffe dédiée à la traque de parachutistes. C'est dans ce véritable guépier, au centre d'un territoire aux mains de l'ennemi, que ces jeunes parachutistes courageux vont sauter et que les Allemands appelaient "Les sanguinaires aux bérets noirs".
La première phase de l'opération a pour objectif d'établir deux bases, à l'écart des grandes voies de communication : Samwest dans les Côtes-du-Nord et Dingson dans le Morbihan. Il s'agit également de trouver une DZ- droping zone (zone de parachutage) sur un terrain apte à recevoir les hommes et les containers de vivres, armes, munitions et équipements.
Famille Rufenacht - "Pierre."
Le 1e cl. Pierre RUFENACHT est parachuté avec le stick de l'adjudant Merlo, dans la nuit du 10 au 11 juin 1944 à bord de l'avion du Capitaine Leblond, sur la base Samwest, au bois de Duault (Côtes-du-Nord).
A Duault, livrés à la férocité des assauts et des exactions allemandes les Français SAS seront pris entre les consignes et la défense de leurs frères d'armes.
A la suite de l'attaque allemande du bois le 13 juillet, Pierre accomplit des missions de liaison sous les ordres du sous-lieutenant Willard.
Puis les parachutistes reçoivent l'ordre de rallier la base Dingson, à 120 km de là. Armes et munitions sont abandonnées, les blessés graves intransportables sont laissés à l'abri dans les rochers, avec des vivres et des ampoules de morphine. D'autres sont évacués vers des zones plus sures.
Pierre est de la quarantaine de parachutistes qui réussissent en progressant de nuit, à gagner Dingson, installée dans les bois à 2 km de Saint-Marcel.
Là, près de 300 parachutistes ont été rejoints par 1.500 maquisards.
Pierre prend part aux combats de Saint Marcel, attaqué deux heures après l'arrivée de son groupe sous les ordres du sous-lieutenant Willard.
Après l'ordre de repli du 18 juin, quelque 3.000 maquisards (bataillons Larralde de 900 hommes, Caro de Josselin, 700 hommes, Le Garrec de Vannes, 700 hommes, une compagnie de gendarmes...), armés durant les jours précédents, ont ordre de rester muets pendant quelques jours puis de s'en prendre, chacun dans son secteur, à l'occupant. Les SAS forment et animent les petits maquis.
Pierre trouve refuge au maquis de Grandchamp, attaqué le jour même. Il effectue la liaison quotidienne avec le PC du Capitaine Pierre Marienne, à la ferme de Kerihuel en Plumelec.
Pierre sait-il que son cousin Philippe a lui aussi participé au combat de Saint-Marcel où il a été blessé le 18 ?. Exfiltré vers l'hôpital des soeurs Augustines de Malestroit, Philippe n'échappera à la perquisition de la Gestapo que grâce à l'étonnante réactivité de la Mère supérieure qui le "déguise" en religieuse...
Après regroupement le 6 juillet près de Guéhenno, les parachutistes prennent position pour une attaque simultanée contre des convois ennemis. Mais l'ordre est retardé et, après l'assassinat du Capitaine Marienne et de ses hommes, ils reçoivent un nouvel ordre de dispersion par petits groupes.
Pierre Marienne a en effet été capturé le 12 juillet en compagnie de onze autres compagnons, SAS et maquisards. Tous sont fusillés sur le champ, ainsi que le paysan qui les a cachés. A Trédion, des parachutistes blessés et un cultivateur furent jetés dans les flammes d'une ferme...
Le 20 juillet, Pierre est de retour d'une délicate et importante mission de renseignement effectuée "en civil", dans le Morbihan et rejoint le lieu-dit Leresto près de Bignan.
Il se retrouve avec un groupe de parachutistes et de maquisards, encerclé de nuit par les Allemands suite à une trahison. L'attaque, à 6 heures du matin, dure 20 minutes.
Le sous-lieutenant Willard qui a été fait prisonnier avec deux maquisards sera tué le 29 juillet au Rodu près de Pluméliou.
Pierre, qui avait été blessé à la cuisse gauche, avait réussi à s'échapper, aidé par le 1ere classe Thonnerieux. Il put être caché et soigné par le jeune patriote Le Guidec et sa soeur, qui prirent de grands risques pour le conduire à l'Hôpital de Vannes.
Témoignage de Pierre LEBATARD, présent avec Pierre RUFENACHT et d'autres parachutistes et FFI le 20 juillet 1944 à Bignan, recueilli par Anthony Le Brazidec en 1996 :
"Ruffenach, blessé à la cuisse, a été ramené par Thomas sur Kerlayec et a souffert le martyr pendant trois ou quatre jours jusqu'à ce qu'on lui enlève le projectile.
C'est un médecin de Locminé qui l'a transporté dans sa voiture à l'Hôpital de Vannes pour extraire la balle pour être de retour le soir même (il fallait être courageux pour faire cela car ils savaient qu'en cas de contrôle, ils étaient, lui et son passager, torturés ou fusillés sur place.) Ruffenach était sans armes et habillé en "paysan" ; je crois même qu'il avait des sabots !"
Pierre fut visité à Kerrauffret par le médecin-lieurtenant Sassoon. Avant sa guérison complète, il rejoignit le groupe du sergent Judet près de Bignan qui est libéré le 7 août avec Saint-Jean Brévelay, Trédion et Caillac.
Le 8 août, ils font jonction avec les troupes américaines sur la roue Plumelec-Vannes.
Le 9, à Meucon, avec le sergent Judet et le 1e classe Garreau, Pierre participe à l’attaque de 200 Allemands qui traversent le village. L'ennemi qui croyait avoir affaire à une unité importante se disperse à travers champs.
Entre le 10 et le 20 aout, alors que le PC est à Trédion, Georges Le Guyader, est mortellement blessé lors d'une patrouille.
Parce qu'il voulait que son camarade ait une sépulture décente, Pierre transporta son corps avec l'aide d'un maquisard et ils le déposèrent à 2 heures du matin devant la mairie de Saint-Jean-Brévelay.
A Trédion près de Bignan : Judet, un FFI, Garreau, Bernard, et Pierre Rufenacht à droite. Copyright Afpsas
Pierre fut cité à l’ordre du corps d’armée par le Lieutenant-colonel Bourgoin :
« Très bon parachutiste. Parachuté en France à Duault le 10 juin 1944, a eu une belle conduite au feu au combat de Duault le 12 juin 1944. A participé ensuite avec courage et activité inlassables à l’instruction et à l’organisation des maquis bretons. A effectué avec le maquis plusieurs opérations de harcèlement sur les convois et détachements ennemis isolés en retraite en Bretagne au début du mois d’août 1944. A été gravement blessé au cours de la campagne de Bretagne ».
Archives A. Rufenacht
Le 23 aout Pierre et sa section sont à à Rieux sur les bords de la Vilaine : ils repoussent par deux fois des Allemands supérieurs en nombre.
Pierre est ensuite affecté à la mission Spencer confiée au 2e RCP entre la fin aout et la mi-septembre dans la Loire, à partir de Briare où est installé le PC du Colonel Bourgoin.
Les 300 SAS sont maintenant motorisés, équipés de Jeeps.
Pierre prend le 8 septembre 1944 une part active à l’attaque du bourg d’Anguillon dans le Cher, avec 3 jeeps de la 1ère compagnie.
Pour cette action, il sera cité à l'ordre de la Division par le général d'armée aérienne Bouscat, avec attribution de la Croix de Guerre avec étoile d'argent.
Archives A. Rufenacht
Le 17 septembre, accompagné d'un camarade chef de stick du 1er squadron du 4e SAS, Il descend en jeep pour une courte permission de quatre jours chez ses grand-parents à Leyrac. Il rejoint ensuite son bataillon à Gien puis quelques jours plus tard, c'est le regroupement en Champagne où Pierre est hébergé chez l'habitant, à Montmirail.
Famille Rufenacht - "Pierre."
Suite du parcours de Pierre Rufenacht :
Hiver 44-45 Les Ardennes belges et la Hollande