Remerciements à Madame Odile Devaux, nièce de Yvan Ohrel
Yvan OHREL est né le 21 Juin 1910 à Macon.
Benjamin d’une fratrie de trois garçons, Yvan Ohrel est issu d’une famille d’origine alsacienne et militaire. Le grand-père d’Yvan, officier durant la guerre de 1870, avait intimé l’ordre aux membres de sa famille de gagner la France de l’intérieur pour ne pas demeurer sous occupation prussienne.
Son père ayant été nommé contrôleur d’armement au Havre en 1917, il effectue ses études au lycée de garçons de la 6e au bac Math, entre 1920 et 1927, avant d’intégrer le Lycée Corneille à Rouen.
Brillant élève, admis à Polytechnique, il choisit cependant, tout comme Paul Legentilhomme avant lui, la préparation de Saint-Cyr. Sorti de la promotion Tafilalet en 1933, il est affecté à l'infanterie coloniale.
Yvan Ohrel 1er rang au centre. Avec des soldats Tcherkesses
(Copyright Odile Devaux)
Au moment de l’armistice de juin 1940, Le lieutenant Yvan Ohrel, de la 20e compagnie montée, se trouvait dans le Hoggar. En août, il rejoint la France Libre avec deux Touaregs, en traversant le désert, un véritable raid entre Bilma au Niger et Rig Rig au Tchad.
(Copyright Odile Devaux)
(Carte Yves de Daruvar)
En octobre 1940, il est affecté au Groupe Nomade de l’Ennedi qui fait partie des modestes forces du colonel Leclerc lorsque ce dernier prend le commandement du territoire du Tchad le 2 décembre 1940. Yvan Ohrel est déchu de sa nationalité par le gouvernement de Vichy, par un arrêté du 23 décembre 1940. En octobre 1941, promu capitaine à titre temporaire, Yvan Ohrel, remplace le capitaine Barboteu à la tête du Groupe Nomade de l’Ennedi.
En décembre 1941, Yvan Ohrel reçoit l’ordre de se porter sur Kichi-Kichi en prévision d’un éventuel raid sur le Fezzan, mais cette hypothèse n’étant pas retenue, le GNE repartait en Mars 1942 en Ennedi, dans la région de Bachikélé, le capitaine Ohrel se voyant à la même date, confirmé dans son grade définitif.
Michel Copyright Michel Ohrel - Françaislibres.net
A la tête des avant-gardes de la Force L (Leclerc), le 21 février 1943, les Groupes Nomades du Tibesti et de l’Ennedi pénètrent en territoire tunisien et se dirigent sur Ksar-Khilane.
(Carte Yves de Daruvar)
Comme le rapporte le Compagnon de la Libération Yves de Daruvar :
« Dans la soirée du 21 février 1943, ma compagnie portée, le groupe nomade du Tibesti, pénètre donc en territoire tunisien aux environs de El-Dehibat.
Le lendemain un avion de reconnaissance allemand nous survole très haut entre Djenein et Bordj-le-Bœuf. Nous nous dirigeons sur Ksar-Khilane où nous avons mission de constituer un point d'appui en bordure du grand erg. Etant à proximité de la position, nous voyons brusquement surgir des nuages une demi-douzaine de Stuka qui bombardent et mitraillent en piqué, à plusieurs reprises, la colonne qui nous précède, le groupe nomade de l'Ennedi. Nous apprenons, quelques heures plus tard, que cette compagnie doit déplorer une dizaine de tués et une vingtaine de blessés. Le capitaine Ohrel, qui la commande, est mortellement blessé".
Hospitalisé, le capitaine Yvan OHREL décède de ses blessures le 23 février. Il fut inhumé au cimetière national de Takrouna en Tunisie.
Une rue de N’Djamena (Tchad) porte son nom.
Stèle en Tunisie
Ressources
Dossier Résistant au SHD de Vincennes : Cote GR 16 P 449381
https://aelf1er-lehavre.fr/art/yvan-ohrel