RAULT Eugène   (1905 - 1994  )  1ère DFL        13 Demi-Brigade de Légion Etrangère

Il est possible qu'Eugène Rault  soit de la famille de Jean RAULT, engagé au Bataillon d'Infanterie de Marine, également né au Havre.

Né au Havre le 26 février 1905, Eugène Georges RAULT, s’est marié au Havre le 17 décembre 1928 à Lucienne Criquioche et était père de deux enfants.

Lieutenant de réserve dans les années 30, il est rappelé le 26 août 1939 et affecté à la 13 ème Cie du 4e bataillon du 239e régiment d’infanterie.

Il est promu capitaine à titre définitif le 25 avril 1940, puis nommé commandant de la compagnie hors rang regroupant les unités non combattantes le 30 avril suivant.

 

 

Il s’évade de France le 29 juillet 1940 et parvient en Grande Bretagne deux jours plus tard. Il s’engage comme volontaire dans les Forces françaises libres le 1er juillet 1940 et est rattaché à la 13 ème demi-brigade de la légion étrangère (13 DBLE), affecté au 2e Bataillon de Légion Etrangère.

 

Le Capitaine RAULT est cité par l'historien de la 13 DBLE André Paul Comor comme ayant fait partie à l'été 1940 de l'encadrement de la future 13e DBLE (alors nommée 14e DBLE) 

" L'ordre de bataille à la mi-juillet (1940) se présente de la manière suivante :

- l'état-major avec le commandant Cazaud comme chef de corps ;

- le capitaine Perrin et le lieutenant de Corta nouvellement arrivés comme officiers-adjoints.

La C.D.T. commandée par le capitaine Audier comprend le capitaine RAULT, le lieutenant Kramer, alias Renard, le lieutenant de Sairigné, le sous-lieutenant Camerini, alias Clarence, le méde­cin lieutenant Dumond, le médecin-auxiliaire Forestier-Haggqvist (norvégien)."

 

 

Historique de la 13 DBLE : La 13e demi-brigade de la Légion étrangère a été créée pour participer aux combats de 1940 et est représentative de ces formations qui ont fait leurs premières armes pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1940, un groupement de deux bataillons est créé à Sidi Bel Abbes et à Fès pour aller combattre en Finlande. Prenant l’appellation de demi-brigade légère de montagne de la Légion étrangère, elle entre dans la composition du Corps expéditionnaire en Scandinavie. Sous le commandement du lieutenant-colonel Magrin-Verneret, elle gagne ses titres de gloire à Bjervik et Narvik et se voit remettre la Croix de guerre norvégienne avec palme. De retour en Bretagne le 4 juin 1940, elle réussit à embarquer pour l’Ecosse. Le capitaine Pierre Kœnig, adjoint du lieutenant-colonel Raoul Magrin-Vernerey, convainc celui-ci de se rendre à Londres, où ils ont un entretien avec le général de Gaulle. Le 13e DBLE rejoint ainsi la France libre. Fin septembre 1940, l'unité participe à l'opération Menace contre Dakar. Suite à l'échec de débarquement au Sénégal, elle finit par débarquer, sous le commandement du lieutenant-colonel Cazaud, en Afrique équatoriale française pour participer, en novembre 1940, à la campagne du Gabon et au ralliement de la région à la France libre, sous le commandement du général de Larminat. Elle combat en mars-avril 1941 en Erythrée contre l’armée italienne. Au cours du mois de mai suivant, l'unité rejoint la Palestine et le camp de Qastina en vue de participer à la Campagne de Syrie. La demi-brigade entre en Syrie le 8 juin et après de durs combats, elle entre à Damas le 21 juin. En 1942, deux de ses bataillons sont engagés en Lybie et prennent part à la bataille de Bir-Hakeim qui constitue l'une des plus belles actions de son histoire. Cinq mois plus tard, lors de l’offensive de El-Alamein, son chef de corps, le lieutenant-colonel Amilakvari tombe à sa tête. Lors de la mise sur pied de la 1re Division Française Libre, début 1943, la DBLE disparaît en tant que corps de troupe et ses trois unités (le 1er BLE, le 2e BLE et la 13e compagnie antichars) sont incorporées dans la 1ère brigade de la division. Ses unités sont présentes en Tunisie puis en Italie. En août 1944, elle débarque à Cavalaire et se bat jusqu’en Alsace au sein de la 1ère Armée française. En 1945, recréée comme corps, elle reprend à l’ennemi le massif de l’Authion dans les Alpes. Le 6 avril 1945, l'unité se voit attribuer la Croix de la Libération, puis, par décret en date du 31 septembre 1947, la Médaille de la Résistance avec rosette. L’unité est stationnée à Djibouti jusqu’en 2011, année de son départ pour Abu Dhabi dans l'implantation militaire française aux Émirats arabes unis.

 

Eugène Rault participe aux campagnes d’Erythrée, de Syrie, de Libye, de Tunisie avant d’être affecté au DCTA à Alger le 3 juillet1944.

 

Son parcours dans les Forces Françaises Libres :

  • France du 2 septembre 1939 au 17 juin 1940
  • Angleterre du 1er juillet 1940 au 28 août 1940
  • Dakar du 29 aout 1940 au 8 octobre 1940
  • Erythrée du 27 décembre 1940 au 8 mai 1941
  • Lybie du 27 décembre 1941 au 18 avril 1943
  • Eugène Rault commande le L.A.D. n° 1 le 13 mars 1942.
  • Il est affecté au Q.G 51 le 8 avril 1943
  • Tunisie du 19 avril 1943 au 29 décembre 1943
  • Syrie du 30 décembre 1943 au 26 juin 1944
  • Algérie du 29 juillet 1944 au 10 octobre 1944

 

Syrie 1941 : l’incident de Gadem

 

"Les Légionnaires venaient d’être engagés en Syrie le 19 juin au nord de Kissoue, par un engagement bref et violent. Puis la marche avait repris en direction de Damas et les hommes du commandant Amilakvari s’avançaient vers Gadem lorsque des coups de feu éclatèrent.

 

Pour la première et la dernière fois de la guerre, les Légionnaires des deux camps se trouvent face à face. Le commandant fait sonner le refrain de la 13e DBLE - les premières notes du Boudin, auquel répond le clairon du camp d’en face... Le commandant Amilakvari ordonne alors le cessez-le-feu et se porte avec son adjoint vers l’adversaire en disant : « la Légion ne combattra pas la Légion ».

Les deux parties s’entendent pour que la 13e DBLE laisse aux légionnaires du 3/6e Régiment Etranger d’Infanterie (REI) le temps de remplir leur mission – tenir la résistance jusqu’à une heure du matin, sans intervenir.

Au matin du 20, l’offensive reprend et la 13e DBLE obtient la reddition de la garnison du 29e RTA retranchée dans la caserne Normand.

Cependant, la tension n’a cessé de monter depuis le début des opérations : le 12 juin, l’adjudant de la « 13 », Jacques Tartière [1], a été abattu dans le dos à bout portant alors qu’il venait d’obtenir la reddition d’une troupe vichyste.

 

Est-ce en guise de représailles, que les Légionnaires tirent dans la gare de Kadem sur le lieutenant Morand du 29e RTA ? C’est alors que le sous-lieutenant Pernet et le capitaine Eugène RAULT s’interposèrent pour empêcher que le blessé soit achevé...[2]

[1] Petit-fils de Georges Feydeau, Jacques Tartière était acteur de cinéma. Il sera fait Compagnon de la Libération.

Eugène Rault est détaché au cabinet civil du ministère de la guerre du 20 octobre 1944 au 8 mai 1945.

Il est démobilisé le 28 mars 1945.

 

Le capitaine Eugène Rault a été homologué FFL.

 

Distinctions : titulaire de la carte de combattant 109 862 - Dossier CVR numéro 11453

 

Eugène Rault se retire au Havre 2 bis rue Frédéric Mallet et fut Directeur commercial après la guerre.

 

Il est décédé le 11 mars 1994 à Hyères (Var).

 

Variante d'état-civil relevée dans les sources : le second dossier du SHD de Vincennes (GR 16 P 500620) a été établi au nom de Raule Eugène Georges

Ressources

 

Dossier Résistant au SHD de Vincennes (non consulté) : Cote GR 16 P 500697

 

Dossier CVR (Archives D. Fouache)

 

[2] L’épopée de la 13e Demi-brigade de légion Etrangère. André-Paul Comor, Nel éditions, 1988.